Le 1er juin 1965, une Hino Prototype bat un record de vitesse sur le circuit du JARI (Japan Automobile Research Institute) à Tsukuba : 200 km/h. Elle est constituée d'un châssis tubulaire inspiré de la Cooper FIII et d'une carrosserie en fibre de verre. Lors de la tentative de record, la lunette arrière s'est envolée sous l'effet de la dépression due à la vitesse. De plus on peut voir sur les photos que l'avant de l'auto a souffert d'un accrochage. La voiture
est fièrement exposée au salon de Tokyo la même année avec une carrosserie légèrement différente, c'est en fait le quatrième prototype.
De toute évidence l'équipe du tout nouveau département compétition
de Hino a encore des progrès à faire, mais c'est un début. Comme évoqué dans l'histoire de la marque, une équipe d'ingénieurs japonais a passé 6 mois dans le nord de la France, à Dieppe pour prendre des cours chez les maîtres d'Alpine. Ils ont vu comment concevoir une carrosserie en fibre de verre, comment se déroule la production d'une voiture de sport en petite série (Alpine A110, dessinée par Michelotti) ainsi que la préparation de prototypes pour la compétition. A cette époque Alpine est en pleine euphorie, son proto M64 vient de triompher aux 24H du Mans et ses Berlinettes gagnent tous les rallies en France.
Pour revenir au prototype de record, son moteur est celui de la Contessa 1300 le GR100 mais en version DOHC. En fait c'est Alpine, en France qui a développé ce moteur pour Hino. Le bloc Hino inspiré de la Renault est coiffé d'une culasse Alfa Romeo et est alimenté par des carburateurs Weber double corps. Plusieurs exemplaires de ce moteur transformé sont fournis à Hino.
Le concept Sprint GT 1300 présenté à paris en 1966 utilise un de ces moteurs.
Hino va faire évoluer ce moteur jusqu'à sortir son propre moteur destiné à la compétition. Le YE28 est un 4 cylindres DOHC de 1273 cm3 qui doit fournir 130 ch à 7500 t/min et 115 Nm à 6000 t/min. Il est très inspiré du moteur Alfa Romeo 1300 de la Giulia.
Une nouvelle voiture est construite autour de ce moteur, nom de code J494. Cette GTP est entièrement repensée pour répondre à la réglementation FIA car il est prévu qu'elle puisse courir en Europe. De plus elle est plus légère de 60 kg. L'auto est testée sur le circuit de Funabashi mais elle n'est pas prête pour le GP du Japon qui se déroule en mai 1966. Sa première compétition est la All-Japan Racing Driver Championship en août 1966 sur le circuit de Fuji. Elle termine première de sa classe (SP) et 3e au général.
Plusieurs exemplaires sont fabriqués, avec volant à droite ou à gauche. C'est le 7e proto qui est exposé au salon de Tokyo 1966. Selon la documentation, son nom varie de Hino "GTP" à "GT proto" ou encore "Sports Prototype".
Probablement pour la saison suivante, un nouveau proto est esquissé. Une maquette est réalisée mais ce projet n'ira pas plus loin. Hino est englobé dans le géant Toyota et il est mis un terme à l'activité automobile de la firme. Le département compétition de Hino est dissous.
Comme il n'y a plus de raison de développer des moteurs essence. Les ingénieurs qui ont créé le moteur YE27/28 s'en vont chez Honda. Ils apporterons de grandes amélioration aux moteurs Honda 4 temps dans les générations suivant la S800 et plus particulièrement dans les moteurs de F1.
Les prototypes Hino GTP sont conçus et fabriqués par Hino Motor mais le développement et la compétition sont menés par DEL Racing, garage préparateur dirigé par M. Nozomi Shiozawa. Le premier contrat liant le constructeur au préparateur a été la Contassa 900 du 1er GP du Japon en 1963. Suite à cet événement DEL Racing est devenu l'écurie officielle Hino.
Les pages de ce site concernant Hino ne seraient pas aussi complètes sans le travail de recherche effectué par Satoshi Ezaea du site www.hinosamurai.org.
Voir également www.italian.sakura.ne.jp.
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Hino Prototype de record 1965 |
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Hino GT Prototype, salon de Tokyo 1965 |
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Moteur Hino YE28 |
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Hino GTP 1966 |
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Hino GTP, salon de Tokyo 1966 |
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Hino GT Prototype 1967 |
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