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Histoire de Toyota

15. Années 50: Exportations

Histoire de l'automobile au Japon

Histoire de Toyota

Débuts → 1950
  1. Toyoda Automatic Loom
  2. Kiichiro Toyoda
  3. Kariya
  4. Production et distribution
  5. TMC et Koromo
  6. Just-in-Time
  7. Recherche et dév.
  8. Prototypes divers
  9. Efforts de guerre
  10. Après-guerre
  11. Redémarrage
  12. TMS et banqueroute

Années 50
  13. Prévoir l'avenir
  14. Modernisation
  15. Exportations
  16. Production 1
  17. Production 2

Années 60

Durant la Guerre, l’archipel d’Okinawa est pris par les forces américaines et reste sous cette administration jusqu’en mai 1972, date à laquelle elle est rendue au Japon. Cette région reste un point névralgique de l’armée américaine qui y possède encore plusieurs bases.

Après la libéralisation du commerce automobile au Japon effectuée en 1949, les exportations sont devenues possibles. Afin de gérer le marché extérieur l’ "Automobile Exports Promotion Association" est créée avec Kiichiro Toyoda à sa présidence. Pour Kiichiro, les pays favorables à une exportation sont ceux présentant  une infrastructure routière comparable à celle du Japon, c’est-à-dire pauvre.  L’Asie est visée en premier et les exportations sont menées à Okinawa, Taiwan et  Thaïlande. Vient ensuite le Brésil et, dès 1955, des véhicules sont envoyés au Moyen-Orient.

En 1951, Toyota exporte des Model BM, FA60, SB et Toyoace via son concessionaire à Okinawa. “Okinawa Toyota Motor Sales” prend également en charge la vente des Henry J fabriquées par  Kaiser-Frazer Corporation installé sur l’île. En 1957, des Toyopet Crown Deluxe RSD sont exportées à Okinawa pour servir de taxis. Ce sont les premières automobiles avec conduite à gauche fabriquées au Japon.

Les exportations vont bon train et augmentent chaque année :
1955 → 281 véhicules
1956 → 880 véhicules
1957 → 4’116 véhicules
1958 → 5’523 véhicules
1959 → 6’133 véhicules
1960 → 6’393 véhicules
1961 → 11'675 véhicules

Le véhicule Toyota qui se vend le mieux à l’étranger est le Land Cruiser.

Chargement de Toyota FJ

Toyopet Crown RSD embarquées
pour Okinawa 1957

Toyopet Crown RSD Okinawa 1957

APA

Dès 1956, l’APA (U.S. Army Procurement Agency) au Japon passe des commandes spéciales de véhicules militaires pour ses troupes en Asie du Sud-est. En 1958 Toyota reçoit commande de  51’273 camions 4x4  (Model FQ15L/2FQ15L) et 6x6 (Model DW15L/2DW15L) plus un lot d’utilitaires légers de style Jeep.

Un bureau pour les demandes spéciales est créé au sein de Toyota en 1960. Il devient un département dédié à l’exportation en 1962 (Export Department). Les véhicules livrés à l’armée américaine doivent répondre aux strictes normes édictées par eux. Des normes de qualité de robustesse et de résistance à la corrosion doivent être respectées. Les moteurs diesel sont inspectés pour répondre au standard US. Les moyens d’emballage et d’expéditions suivent des règles extrêmement rigoureuses que l’armée US a établies durant la Guerre pour envoyer des pièces et des armes. Toyota y gagne en expérience pour préparer ses futures exportations en masse et se forge une bonne réputation en livrant des produits correspondants aux standards américains.

Toyopet FQ15L

Toyopet DW15L

Amérique latine

En novembre 1952, 32 Land Cruiser BJ sont envoyés en Amérique latine. Ils sont livrés en pièces détachées et assemblés sur place. On appelle ça CKD (complete knockdown production). Une année plus tard, ce sont 52 Land Cruiser qui arrivent au Vénézuela. Le véhicule convient bien aux besoins du pays et les exportations augmentent chaque année pour arriver à 795 unités CKD en 1957.

D’autre pays d’Amérique latine  vont recevoir des Land Cruiser mais l’instabilité politique de certains d’entre eux rendent les opérations difficiles. En juin 1958 Toyota passe un accord avec Panhard qui possède une usine d’assemblage en Colombie. Il est prévu d’y construire des Land Cruiser et le président de  Toyota Motor Sales, Shotaro Kamiya, obtient l’aval du président en place. Une semaine après son retour au Japon, un coup d’état renverse le gouvernement et tout est abandonné. (Je n’ai pas pu trouver d’informations pouvant confirmer la véracité de cette histoire).

Au Mexique, Toyota s’associe à une entreprise locale pour exporter des Land Cruiser, des camions et des autos (Crown et Corona). L’affaire tourne de 1960 à 1964 jusqu’à ce que la compagnie mexicaine  soit saisie par le gouvernement forçant Toyota à se retirer. Durant cette période 3580 véhicules CKD ont été montés.

Au Brésil, le gouvernement a donné son accord pour l’importation dès 1952. 100 Model FX de camions sont exportés une première fois. Toyota loue des locaux à Ford Brazil pour l’assemblage des camions en CKD. En 1954, 120 camions supplémentaires sont amenés au Brésil. Les clients se plaignent d’un service après-vente de pièces détachées inexistant n’est pas assuré et la réputation de la marque est en jeu. Sous prétexte de crise économique, le gouvernement brésilien prohibe l’importation de pièces détachées pouvant être produite sur place. Toyota essaie de produire des pièces localement mais la qualité n’est pas aussi bonne et le prix de revient est plus élevé que les pièces fabriquées au Japon. En 1956, le Brésil adopte une règle de protectionnisme envers l’industrie automobile et l’importation de véhicules en CKD n’est plus autorisée. Toyota qui désire garder le potentiel du marché brésilien propose au gouvernement d’investir pour produire le Land Cruiser localement. Le Brésil accepte et un accord est signé en 1957. Dès 1958, l’ancienne usine Rover est acquise et des pièces et de l’outillage sont envoyés. Le Land Cruiser Model FJ25L est assemblé et vendu à partir de mai 1959.

C’est ainsi que Toyota do Brasil devient la première usine à part entière à produire des véhicules Toyota en dehors du Japon. Le besoin de s’agrandir se fait vite sentir et une nouvelle usine est construite près de Sao Paolo, à San Bernardino. Cette usine est terminée en 1962 et peut produire 250 véhicules par mois.

La demande en moteur diesel pose une nouvelle complication pour Toyota. Produire des groupes diesel au Brésil se révèle compliqué et il apparaît plus économique d’acheter des moteurs à Mercedes-Benz do Brasil à la place. Le Land Cruiser à moteur Mercedes est baptisé Bandeirante (Model TB25L). Divers variantes apparaissent en 1963 comme le TB41L Hardtop et le TB51L Pickup. La production double environ chaque année pour atteindre 2242 unités en 1964. En 1969, la carrosserie du Bandeirante adopte celle du Land Cruiser FJ40.

Le moteur diesel Mercedes est employé jusqu’en 1994 lorsqu’il est remplacé par le Type 14B de Daihatsu. Le 100'000 Bandeirante sort des chaînes en 1999 et la production du Land Cruiser brésilien est abandonnée en 2001.

En 1998, la nouvelle usine de Indaiatuba est prête à produire des Corolla.

Agent Toyota au Brésil 1958

Toyoda do Brasil à San Bernardino 1962

Toyota Bandeirante ~1970

Toyota Bandeirante 1997

Asie et Australie

Une première exportation de véhicules dont 22 Land Cruiser s’effectue en Birmanie en 1956. Puis 2500 aux Philippines et autres pays. Ces exportations font partie d’un effort de réparation de Guerre. Les vraies exportations CKD sur l’Asie ne démarrent qu’en 1961.

L’Australie a des règles strictes et seule une poignée de Land Cruiser est envoyée en 1957, 13 pour être précis. Après la création du département spécialisé la Tiara (Corona RT20) est assemblée dès 1963. La Corona RT40 suivra, puis la Crown en 1967 et la Corolla en 1968. Dix plus tard une usine de moteurs est ouverte.

Toyota Motor Sales implante une succursale à Bangkok en 1957 puis crée Toyota Motor Thailand en en 1962. 10'700 véhicules sont exportés en Thaïlande en 1969. En coopération avec Hino Motors, une usine d’assemblage est montée en 1969. Elle produit des Corolla.

Toyota Land Cruiser en Birmanie 1956

Toyota Motor Sales Bangkok 1957

Toyota Corona assemblée en Australie 1964

USA

En août 1957, Seishi Kato débarque à Hollywood avec deux collègues. Leur but est de fonder une concession Toyota aux USA. Ils approchent des revendeurs locaux avec deux Toyopet Crown qu’ils font essayer. A cette époque les Américains achètent américain, et des voitures, ils en fabriquent depuis plus de 50 ans. Seuls Volkswagen a su prendre un part de marché dans la catégorie des voitures populaires. Toyota est optimiste et table sur des ventes de 10'000 unités par année.

Toyota Motor Sales USA est ouvert le 31 octobre 1957 sur Hollywood Boulevard. Premièrement les Japonais se heurtent aux nombreuses lois et régulations concernant les automobiles en Amérique. Ils n’ont aucune idée des conditions du marché et doivent se familiariser avec les procédures et formulaires nécessaire à la création d’un business. Il apparait la nécessité d’établir plusieurs compagnies pour l’importation, le marché de gros et le marché de détail pour maintenir un prix correcte. Toyota Motor Distributor se chargera du marché de gros et un revendeur établi comme Hollywood Toyota s’improvisera vendeur au détail. Les Crown ne remplissent pas les législations d’homologations pour chaque état. Des modifications sont nécessaires, notamment au sujet des phares non réglementaires.

Malgré cela, 30 Crown Deluxe sont exportées en 1958 sans phares avant. Ils sont montés sur place avec des pièces américaines. Les Crown se révèlent de bien piètres voitures pour la clientèle américaine. Conçues au Japon, pour des routes caillouteuses ou la vitesse de pointe n'importe guère, elles se trainent sur les autoroutes californiennes en atteignant péniblement 130 km/h maximum. Et à cette vitesse, la tenue de route est improbable, des bruits et des vibrations inquiétantes se font sentir. Construites comme des tanks, elles tombent pourtant rapidement en panne. Elles se déforment et des pièces cassent. De plus le prix catalogue est 40% plus élevé que celui d'une Volkswagen.

Il s’en vend tout de même 288 en 1958. Toyota doit freiner l'importation et vend encore à peine plus de 1800 unités les 2 années suivantes. On essaie de vendre la Tiara à la place, mais la rusticité de l’auto fait fuir les clients. L'importation est stoppée en 1960 et on essaie de vendre des Land Cruiser à la place.

Après ce flop en Amérique, Toyota se force à repenser ses voitures. S'il veut conquérir ce continent, il doit construire un produit nouveau et meilleur, mieux adapté aux conditions des conducteurs américains.

Premières Toyopet Crown en Amérique, 1957

Hollywood Toyota

Exportation Toyopet Crown, 1958

Hollywood Toyota

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