L’Isuzu 117 Coupé est une GT 4 places dessinée par Giorgetto Giugiaro. Elle succède à la Bellel conjointement avec la Florian dont elle partage le châssis et la mécanique. Giugiaro signe ici sa première réalisation en tant que responsable du centre de design Ghia. La ligne est magnifiquement simple et élégante. Elle rappelle la Fiat 124 Coupé dessinée par Mario Boano et préfigure la Fiat Dino Coupé que Giugiaro réalisera pour Bertone en 1967.
Un premier prototype est présenté au salon de l’automobile de Genève en 1966, où il remporte le concours d’élégance. A Tokyo la même année est présenté un autre prototype, très proche du modèle de série.
La production démarre en 1968. Elle est bien accueillie, mais du fait de son prix relativement élevé, elle se classe dans la catégorie de la Nissan Silvia CSP311. C'est une charmante et luxueuse voiture mue par un moteur 4 cyl. DOHC de belle facture. Avec une cylindrée de 1584 cm3 il délivre la puissance de 120 ch [SAE] à 6400 t/min et le couple de 142 Nm [SAE] à 5000 t/min est transmis aux roues arrière au travers d'une boîte 4 vitesses. Le bloc en fonte abrite un vilebrequin à 5 paliers, la culasse en aluminium est coiffée de deux arbres à cames en tête entraînés par chaînes. Il est alimenté par deux carburateurs horizontaux double-corps Mikuni-Solex. Ce moteur est celui utilisé dans la Bellett 1600 GT-R. Les performances annoncées d'usine sont une vitesse de pointe de à 200 km/h et un ¼ de mille départ arrêté en 16,8 s. Le poids à vide est de 1050 kg.
Le châssis est classique avec des suspensions avant à double trapèzes transversaux et ressorts hélicoïdaux et un pont rigide à l'arrière supporté par des ressorts semi-elliptiques. Les freins sont à disque à l'avant et à tambours à l'arrière.
Ladirection est à circulation de billes.
Les autos sont fabriquées à la main et vendues au prix élevé de 1,7 millions de yens. En 4 ans, seulement 2500 exemplaires sont écoulés. L'équipement est riche avec un tableau de bord en bois et de confortables sièges en cuir. Aucune inscription de la marque n’orne l’avant de la voiture. Seul l’insigne au centre de la calandre distingue le véhicule, il représente un karajishi, un « lion chinois » de la mythologie japonaise.
En 1970 la 117 Coupé est équipée de la première injection électronique en série au monde (sous licence Bosch). Testée par un journaliste américain au Japon, le système d’injection d’essence à contrôle électronique semble être une réussite. A froid comme à chaud, le moteur démarre immédiatement et tourne rond à tous les régimes. Le boîtier électronique régule l’apport d’essence et d’air à l’admission mais aussi le circuit de refroidissement du moteur. Le chroniqueur relève également le haut degré de finition de l’auto (intérieur et extérieur), son confort (sièges et suspensions) et sa technicité (construction moteur). Il lui reproche toutefois une direction dure, à l’arrêt, et une boîte de vitesse au changement digne d’un camion. Mais globalement il est enchanté par cette GT qu’il n’hésite pas à appeler la Ferrari japonaise.
Un moteur 1800 SOHC est disponible dès 1971. Les performances sont sensiblement inférieures au 1600. Une boîte automatique à 3 rapports est en option. Suite à l’acquisition d’un tiers du capital d’Isuzu par General Motors, la production de la 117 Coupé passe de la manufacture à la chaîne de montage industrielle en 1973. Quelques détails sont simplifiés, comme le tableau de bord qui perd son plaquage en bois. Extérieurement elle est reconnaissable aux petits feux qui ont migrés sous le parechoc avant et par les phares arrière qui sont élargis et intégrés dans une bande courant sur toute la largeur de la voiture. Le prix est alors abaissé et les ventes décollent : 965 exemplaires en 1972, 9506 en 1974. Désormais il en est fabriqué jusqu'à 13 000 unités par années.
Le moteur 1800 devient standard en configuration DOHC ou SOHC, avec injection ou non. Par contre la puissance souffre des nouvelles réglementations anti-pollution. La boîte de vitesses manuelle pase de 4 à 5 rapports en 1976.
Après 9 ans de production, en 1977, un rajeunissement est opéré afin de prolonger sa vie. Les phares deviennent rectangulaires, les parechocs sont modernisés et l'intérieur est encore simplifié. La 117 Coupé bénéficie désormais de 4 freins à disque. Un moteur DOHC de 2 litres et 135 ch [SAE] est disponible.
Une édition spéciale « Giugiaro » sort en 1979. La carrosserie est noire ou argent. Un intérieur est nouvellement créé par le designer italien, il bénéficie d’une finition soignée. Elle est chaussée de jantes en aluminium spécifiques. Cette même année une version diesel fait son entrée.
Réservée au marché japonais, seuls quelques exemplaires sont exportés en Australie et en Asie. Malgré l’alliance entre Isuzu et GM, elle n’est pas importée aux Etats-Unis, le géant américain ayant déjà les Opel allemande, comme la Kadett et la Manta, dans ses catalogues. Par la suite la Chevrolet Vega occupe également ce segment. La 117 Coupé vit jusqu'en 1981 où elle est remplacée par la Piazza, également dessinée par Giugiaro. 86 192 exemplaires ont été produits.
Pour toute l'histoire (en japonais) et des tas de photos: 117 History
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Sketch 1966 |
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Prototype 1966 |
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Visite du Prince au salon de Tokyo 1968 |
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Isuzu 117 Coupé 1968 |
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Moteur Isuzu G161W 1968 |
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Isuzu 117 Coupé 1973 |
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Isuzu 117 Coupé 1977 |
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Isuzu 117 « Giugiaro » 1979 |
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