Contrairement à Yamaha qui n'est pas allé plus loin que la présentation d'un prototype, Suzuki commercialise une moto équipée d'un moteur à piston rotatif.
Ayant acheté une license NSU-Wankel, Suzuki se met à développer un moteur rotatif dès 1971. La RX-5 qui est dévoilée en janvier 1974 est un prototype de moto à haute performance. Puis en juin est présentée à grand coup de publicité la RE-5 qui est commercialisée en fin d'année parallèlement au modèle phare de la marque, la GT750 (3 cylindres, 2 temps).
La RE-5 est donc officiellement présentée juste après la sortie de la DKW W2000 allemande. Les ingénieurs japonais ont du faire face à des problèmes jamais rencontrés jusque là en matière de moto. Si le moteur rotatif paraît plus simple en théorie qu'un moteur à pistons traditionnel, pas de soupapes, moins de pièces en mouvement, d'autres problèmes surviennent. La lubrification est rendue très complexe du fait que le piston se déplace transversalement, glissant sur des joints plats et longs. Les joints du piston sont à eux seuls le cauchemard de tout ceux qui ont essayé de fabriquer un moteur à piston rotatif.
Suzuki conçoit des joints spéciaux en Apex (comme ceux qu'utilise Mazda) qui sont garantis pour une longévité de 50'000 km. Ce moteur possède un allumage double, le premier donne l'étincelle à la bougie pour la course normale et le second est nécessaire pour la décélération.
Les gaz d'échappement sortent beaucoup plus chaud que sur un moteur traditionnel, et sur une moto, ça pause un problème de proximité avec les jambes du pilote. Suzuki invente alors un système de refroidissement des gaz en construisant des pots d'échappement à double tubulure concentrique.
Le moteur de la RE-5 est un mono-piston rotatif de 497 cm3 développant 62 ch [SAE] à 6500 t/min et 80,5 Nm de couple à 3500 t/min déjà. Il est à refroidissement liquide et alimenté par un carburateur Mikuni double-corps 18-32 HHD.
La boîte de vitesses est à 5 rapports. La machine à vide pèse 260 kg et atteint 170 km/h en vitesse de pointe. Elle est exportée aux USA et en Allemagne entre autre.
Les performances de la RE-5 sont comparables à celles de la GT750 qui se trouvait tout en haut de la gamme jusque là. La consommation est même moins importante sur la RE-5. En 1976, une version améliorée tente de percer le marché mais l'agonie est proche et l'arrêt de la production est décidé début 1977.
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