MAZDA

Idée initiale - P729 et MANA - Duo 101 - IAD et V705 - Production - Technique - Acteurs - NA - NB - NC - ND

Histoire de l'automobile au Japon

Marques et modèles

NA (1989–1997)

Présentation

La Mazda MX-5 est officiellement présentée au salon de l'automobile de Chicago en février 1989. Le stand présente trois voitures au couleur du drapeau des Etats-Unis, rouge, bleu et blanc. Ce sont les 3 teintes disponibles à son lancement et leur numéros de châssis sont respectivement 014, 015 et 017. Ces voitures sont toujours la propriété de Mazda^[47].

Une quatrième Miata est exposée sur le stand Mazda, appelée "Club Racer". Cette version modifiée de couleur jaune vif est destinée au circuit.

Au Japon, les clients s'impatientent. Des metings sont organisés dans 46 lieux pour découvrir l'auto et passer commande^[50].

Commercialisation

La MX-5 est fabriquée à Hiroshima pour le monde entier. La dénomination du châssis chez Mazda est NA pour cette première génération.

Je ne vais pas m’étendre sur les caractéristiques techniques, tout à été dit dans les pages précédentes. Je rappelle seulement que la MX-5 est uniquement proposée avec le moteur B6-ZE, un 4 cylindres en ligne de 1598 cm³ DOHC 16 soupapes naturellement aspiré avec injection d’essence et allumage électronique. Le bloc est en fonte et la culasse en alliage léger. Il développe une puissance de 115 ch [DIN] à 6500 t/min et un couple de 135 Nm [DIN] à 5500 t/min. L’échappement en acier inoxydable est catalysé. La transmission sur le pont arrière passe par une boîte de vitesse manuelle à 5 rapports. Le poids à vide est de 960 kg, ce qui lui permet d’atteindre une vitesse maximum de 190 km/h. L’accélération de 0 à 100 km/h est effectuée en 9 s.

Dès mars 1990, une boîte automatique à 4 rapports est disponible en option. Elle apporte 30 kg supplémentaires à la voiture et la puissance perd 10 ch.

Mazda avait prévu une commercialisation pour le mois de juillet mais sous la pression elle entre progressivement sur le marché durant l'année 1989, comme modèle 1990. Dès le printemps aux USA sous le nom de Mazda Miata, au Japon à l'automne comme Eunos Roadster puis dans le reste du monde avec l'appellation Mazda MX-5. Son succès est immédiat, l'enthousiasme qui se crée autour du modèle est impressionnant. Les listes d'attente s'allongent, le fabriquant des jantes n'arrive pas à suivre la demande de Mazda.

Le succès aidant, les options sont rapidement développées. Le prix de base en Amérique est de 13 800 $, à ce prix il y a un airbag. Pour 1145 $ de plus, le package d'options A donne droit à la direction assistée, les jantes en aluminium de 14'', le radio-cassette stéréo Panasonic et le volant en cuire. La variante B, au prix de 1730 $, comprend les options précédentes et en plus un régulateur de vitesse, les vitres électriques et des haut-parleurs supplémentaires sur la plage arrière.

A part cela, il est possible de commander la climatisation, un pont autobloquant, l'ABS, une boîte automatique, un lecteur CD... le choix de teintes s'élargit. Bientôt 8 couleurs de carrosserie sont au catalogue, dont le gris argent et le vert "British Racing" qui lui sied si bien. Le catalogue des accéssoires propose entre autre un porte baggage pour le couvercle de coffre, spoiler, béquet, jupes latérales... Le hard-top est peint de la couleur de la voiture. L'intérieur reçoit également des variantes avec une finition cuir.

Au Japon, la voiture est vendue exclusivement chez les concessionnaires Eunos, une marque crée pour le Roadster et qui vend également des Citroën. En 1996 Eunos disparaît, les modèles sont inclus dans la marque ɛ̃fini. Un pack d'options ajoute à la version de base, la direction assitée, les jantes alu, les vitres électriques et un volant en cuire Momo. Les autres options sont disponibles sur commande. Il y a notamment une montre TAG Heuer avec le logo .

Un sondage effectué par la revue MotorTrend montre que 97,7% des propriétaires ont déclarés que la Miata se distinguait en termes de plaisir de conduire. La maniabilité et la fiabilité sont également ressortis comme remarquables. Cependant 17% ont exprimé le désir de pouvoir disposer de plus de puissance.^[33]

La firme anglaise BBR prépare un kit Turbo Pack qui boost le moteur à 150 ch.^[33] Une petite série est ainsi préparée.

L’ABS arrive en 1991, puis elle reçoit une antenne électrique et une lunette arrière chauffante. Les teintes noire et jaune sont ajoutées au catalogue. Bientôt le volant avec airbag est standard et des rétroviseurs à réglages électrique sont disponibles en option^[33].

Mazda voulait devenir le plus grand constructeur de voitures de sport au monde en termes de ventes. Il y arrive en 1992, principalement grâce à la MX-5^[1].

En 1993 le châssis de la Miata est amélioré et un badge est collé sur le nez. La MX-5 évolue pour répondre aux nouvelles réglementations de sécurité. Des renforts de carrosserie lui fait prend du poids, péjorant les performances. La demande pour une puissance accrue existe depuis le début, cette fois il est nécessaire d’y remédier. Un moteur 2 litres redonnerait de la fougue au spider sportif mais le côté économique y perdrait. Le moteur de la Familia GT (BP-ZE) de 1839 cm³, est un bon compromis, il développe 130 ch à 6500 tours. Les freins sont redimensionnés et de nouvelles jantes en alliage plus large et plus légères sont montées. Les suspensions sont adaptées et le différentiel à glissement limité est de série^[33]. Le poids reste en-dessous de la tonne. Elle est vendue comme modèle 1994.

Kenichi Yamamoto est à la retraite, et Toshihiko Hirai quitte l’entreprise^[33]. Ce dernier est remplacé par Takao Kijima, l'ngénieur qui a développé les suspensions de la MX-5 et de la RX-7.

Les modèles équipés du moteur 1,6 l ont des numéros de châssis commençant par NA6 et ceux pourvus du moteur 1,8 l commencent par NA8. Les nouveaux modèles ont le lettrage Roadster de couleur rouge.^[33]

Mazda espérait écouler 40 000 exemplaires par année. Fin 1990, 140 000 unités ont été construites, dont 34 533 Roadster pour le marché japonais. Ce chiffre dépasse celui des Alfa Romeo Spider en production depuis 1966.^[33] La production de la MX-5 NA prend fin en 1997 pour laisser la génération suivante prendre le relai en 1998. Au total, ce sont plus de 430 000 exemplaires qui ont été vendus à travers le monde.^[37]

La marque ɛ̃fini disparaît en 1997, dès lors les modèles sont tous badgés avec le nouveau logo Mazda qui devient le standard international.

Récompenses

La Mazda MX-5 est acclamée de partout, son comportement routier est exemplaire, la joie qu'elle procure à son conducteur est sans pareil. C'est un chef-d’œuvre de conception et d’exécution, la synthèse de toutes les grandes voitures de sport légères qui avaient existé auparavant^[1].

Durant ces premières années, elle reçoit de nombreux prix (79) dans le monde entier.

"Meilleure voiture de l'année 1989" Auto Express
"5 meilleures voitures du monde 1989" Road&Track
"Voiture de l’année 1989" Wheels
"La voiture la plus amusante à conduire" 1989 Autoweek
"Voiture de l'année 1990" MotorTrend et Automobile
"10Best Cars 1990" Car and Driver
"Meilleure voiture de sport de l’année 1990" Japon^[33]
"Japan Nihon Keizai Shimbun's Design of the Year award in 1990"
"Voiture de l'année 1991" Road&Track
"10Best Cars 1991" Car and Driver
"Best Import Convertible" Auto, Motor and Sport
"10Best Cars 1992" Car and Driver
"1992 All-Star" Automobile
"UK Best Sports Car 1995" Auto Express
"1997 All-Star" Automobile

Aura

Au résultat, la MX-5 est un petit roadster léger dépourvu de complexité dont la technologie embarquée répond juste aux normes légales et de sécurité. La mécanique moderne et fiable est suffisante pour procurer un plaisir de conduire jubilatoire.

L’idée que les voitures japonaises sacrifieraient toujours leur âme à la fiabilité a fait penser à la plupart des passionnés qu’il n’y aurait jamais de véritable voiture de sport japonaise. Les voitures de sport semblaient être une espèce en voie de disparition. Mazda a construit exactement le genre de voiture que nous pensions tous ne jamais revoir (Jay William Lamm)^[14].

La petite Mazda fait revivre l'esprit des roadsters des années 50 et 60, avec un plaisir de conduire fantastique, et sans les problèmes de fiabilité des anglaises. Si son aspect rappelle la Lotus Elan, son sentiment de conduite fait plus penser à la MGB, voir la MGA.

Il est certain que la MX-5 a ravivé le marché de niche des petits cabriolets sportifs. La Lotus Elan disparue en 1975 revient en 1989 avec une mécanique Isuzu et la traction avant^[17]. Ou encore la Fiat 124 Sport Spider retirée en 1985, renaît en 2016 en utilisant la plateforme de la MX-5 ND.

Mercedes Benz et BMW ont toujours eu des cabriolets au catalogue, mais ce n'est pas le même esprit de petite voiture simple et amusante. Dans les années 90, une multitude de cabriolets voient le jour.

1993 : MG RV8
1995 : Fiat Barchetta, Renault Spider, MGF, Alfa Romeo Spider, BMW Z3
1996 : Porsche Boxster, Jaguar XK8, Lotus Elise, Mercedes Benz SLK
1998 : Honda S2000
1999 : Toyota MR2, Audi TT Roadster

La Mazda MX-5 est le sujet de nombreux clubs de par le monde. Des magazines spécialisés sont lui sont consacrés. Elle représente également une excellente base pour la compétition ou le tuning. Continuellement mise à jour, la MX-5 évolue avec les générations, s'affirmant comme l'une des meilleurs de sa catégorie. Elle devient l'image phare de la marque, devançant la RX-7.

Concepts

Séries limitées

Mazda a produit une quantité de séries spéciales et d’éditions limitées durant toute la carrière de la MX-5. Rien que pour le marché américain, il existe une douzaine de séries limitées de NA. Je ne vais mentionner que les principales ici. Pour avoir un apperçu des séries limitées, reportez-vous aux sites en référence^{[39][40][50][53][54]}.

Mazda crée M2 en 1991, une marque dédiée à l'évolution de petits modèles sportifs en séries limitées. Utilisant le crowdsourcing, M2 produit plusieurs versions spéciales et exclusives de la MX-5.

Carrosseries spéciales et kits

Il existe une multitude de fabriquants qui proposent des variantes personnalisées de la MX-5. Il est impossible de les citer tous mais certains sortent du lot.

La firme italienne Gorgona Cars produit un spider NM en 2022 sur le châssis de la NA.

Compétition

Comme nous l'avons vu, la MX-5 n'a pas été conçue pour la compétition, mais son potentiel en fait une excellente base pour une voiture de course.

L'exemplaire blanc exposé au salon de Chicago en 1989, châssis 017, devient la première MX-5 de course et la première à remporter une course en SCCA^[47].

La première apparition d'une MX-5 en compétition se déroule à la "Race of Champions" de Macao en novembre 1989. En fait ce sont 16 Mazda toutes identiques qui sont laissées aux mains de pilotes de renommée internationale. Les spécifications sont strictement d'origine, elles sont seulement équipées d'un arceau de sécurité, de harnais, de suspensions durcies et de pneumatiques de course. Les pilotes s'amusent beaucoup et ils vantent tous les qualités de l'auto. Cela procure une excellent publicité à Mazda. Le trio vainqueur est composé de Geoff Lees (#8), Al Unser (#11) et Allan Moffat (#20).^[33][38][52]

Aux Etats-Unis, la Miata est apparue en SCCA durant l’année 1991 et elle ne tarde pas à gagner des courses. Dès l'année suivante, elle remporte sa catégorie^[33]. Tout d’abord en classe "Showroom Stock C" puis en "C Stock". A partir de 1997, la MX-5 1,8 l. se démarque en "B Stock" où elle remporte les Championnats consécutivement. Au vu de son potentiel, des Miatas sont construites pour les classes "E Production", "F Production" et "GT‑Lite" à partir de 1993. Elle domine partout, la même voiture passant d’une classe à l’autre. Cette polyvalence la rend populaire, au point qu’une classe dédiée est crée à la fin des années 90. La "Spec Miata" voit le jour avec l’aide de Mazdaspeed pour la fourniture des pièces spéciales. Elle devient une classe de Championnat National en 2006^[51]. En 2024, elle est la voiture la plus courue dans le monde avec 4000 membres en SCCA.

Des championnats Pacifique et Atlantique de la « Miata Cup » se déroulent de 2003 à 2005, puis c’est la « Mazda MX-5 Cup avec l’introduction de la troisième génération (NC)^[51].

La MX-5 est populaire en GTCC au Japon. L’unique MX-5 engagée en JGTC est un Roadster GT300 équipé d’un moteur rotatif 13B engagé par l'écurie NOPRO. Elle ne gagne pas de courses mais fait sensation au milieu des Supra, Skylines, Lamborghini et Ferrari^[57].

Les Coupes monomarque existent dans beaucoup de pays, et la MX-5 est une voiture parfaite pour ce genre de compétition. En France la Roadster Pro Cup est un Championnat réservée à la MX-5 NA^[58]. En grande Bretagne, c'est le British Racing & Sports Car Club (BRSCC) qui gère le MX-5 Championship réservé à la première génération^[59]. Aux Pays-Bas, la MaX5 Cup existe depuis 2008^[60].

Mazda Miata USA 1989

Eunos Roadster Japon

Mazda MX-5 / Miata 1989 - 1993

Mazda MX-5 / Miata 1993 - 1997

En compagnie de la Lotus Elan

Catalogues suisses

Catalogues suisse des accessoires