Au début des années 90 Yamaha a la curieuse idée de construire une voiture de sport exclusive.
La firme japonaise approche tout d'abord une société allemande pour réaliser le projet. Cette dernière fourni une étude qui ne séduit pas Yamaha, trop proche des supercars déjà existantes. Il faut une voiture vraiment exclusive, dont la philosophie est de ressentir les sensations éprouvées en Formule 1 sur la route.
A cette époque Yamaha possède une filiale en Angleterre nommée Ypsilon Technology qui s'occupe de la maintenance de ses moteurs de Formule 1. Par le biais de Brabham, Yamaha entre en contact avec IAD, une boîte de consultant en design et technologie automobile. Yamaha charge IAD de développer une supercar inspirée du monde de la Formule 1 en utilisant justement le moteur OX99 utilisé par Brabham. IAD dessine le châssis monoplace avec l’aide de Robin Herd, l’un des fondateurs du team March F1.
Le châssis monocoque est fabriquée en carbone, il est recouvert d'une carrosserie en aluminium façonnée à la main. Le moteur sert d’élément porteur et est directement boulonné à la caisse, les éléments de suspensions arrière venant se greffer dessus. Bien que décrite comme monoplace, au moins une des voiture est équipée d’un siège supplémentaire en tandem, derrière le pilote. L’accès au cockpit se fait par l’ouverture d’une porte unique basculant vars la droite.
Le moteur est donc le Yamaha OX99 développé pour la Formule 1 et utilisé sur les Brabham BT59 et Jordan 192 durant les saisons 1991 et 1992. C’est un V12 de 3498 cm3, 60 soupapes alimenté par une injection électronique intégrale Bosch. Il est placé longitudinalement à l’arrière et est couplé à une boîte 6 vitesses. La puissance est ramenée de 660 à 400 ch à 10'000 t/min. Le poids total de 1100 kg est un peu élevé et un développement plus poussé devrait le maintenir au dessous de la tonne. Aucunes performances officielles ne sont communiquées mais la vitesse maximum doit aisément dépasser les 300 km/h et les 100 km/h doivent être atteint en à peine plus de 3 secondes..
Une première voiture est construite et sert de test sur circuit. Deux autres voitures sont terminées et présentées à la presse en 1992. Un châssis roulant est encore assemblé.
Etant parti de rien, l’auto nécessite un développement du point de vue du châssis, de l’aérodynamique et de la boîte de vitesse trop encombrante. Un désaccord financier met fin à la participation de IAD et le projet est repris par Ypsilon Technology qui a six mois pour en faire quelque chose. Pour finir Yamaha se rend compte que le marché pour une voiture aussi exclusive est très limité et que les frais de développement pour arriver à en faire une auto fiable et homologuable n'en valent pas le peine. De plus les résultats lamentables en Formule 1 de la marque n'aident guère à porter le projet. La OX99-11 est rangée dans un tiroir et n'en ressortira jamais. Ainsi la seule et unique automobile badgée Yamaha ne servira guère l'image de la marque et passe plutôt pour une lubie d'un grand constructeur.
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