NISSAN

Histoire de l'automobile au Japon

Marques et modèles

310

La première Nissan à porter le nom de Bluebird est le modèle 310 de 1959. Cette auto dérive directement des modèles 110 et 210 mais son style est hérité de la A50 Cambridge dont la production vient juste de cesser.

La 310 conserve le vieux bloc dérivé des Austin initialement avec 1 litre de cylindrée puis 1189 cm³ pour une puissance de 48 ch. La boîte de vitesse est à 3 rapports.

Elle est présentée aux Américains comme Datsun 1200, en version berline et pickup. Ils la trouvent trop petite et peu puissante mais elle s'y vend quand même beaucoup mieux que la 210. Elle est également importée en Europe, marquant les débuts de Nissan sur le vieux continent.

Les versions 311 et 312 n'ont que des changements cosmétiques. Le châssis de la Bluebird sert de base au premier roadster de la série des Fairlady.

410

La Bluebird est actualisée en 1964 avec la 410. C'est une toute nouvelle voiture, fini la caisse de style "vieille anglaise" des années 50 boulonnée sur un châssis. Une carrosserie monocoque signée Pininfarina habille une mécanique de 1299 cm³ qui développe 60 ch. Elle devient logiquement Datsun 1300.

Dans un souci d'économie, plusieurs éléments de suspension et de direction sont empruntés au roadster Fairlady.

La boîte de vitesse est à 4 rapports. En 1966, la puissance du modèle de base (411) passe à 79 ch. Deux voitures participent à l'East African Safari et terminent 5^e et 6^e.

L'année suivante une version sportive nommée Super Sport Sedan ou SSS (R411) équipée d'un moteur 1595 cm³ de 96 ch a un grand succès. L'augmentation de puissance est due en partie au remplacement du carburateur Nikki par deux Hitachi (type SU).

510

Le modèle 510 arrive courant 1967, elle représente la première Nissan dont le développement est pensé en vue du marché américain, merci à M. K. Le nom de Bluebird n'est pas usité dans tous les pays, on le trouve sous diverses appellations : Datsun 510 ou Datsun 1600.

Surnommée la BMW du pauvre, sa conception s'inspire de la BMW 1600 avec un moteur 4 cylindres SOHC, et des suspensions McPherson à l'avant et bras semi-tirés à l'arrière. Le design très européen est l'œuvre d'un jeune dessinateur de chez Nissan, Teruo Uchino. La ligne est qualifiée de «supersonic».

Le nouveau moteur dérive des modèles Prince. Pour le Japon c'est un 1,3 l. de 77 ch, mais pour l'exportation, la cylindrée est de 1,6 l. et 96 ch (tout à fait comparable à la BMW). Une boîte manuelle à 4 rapports ou automatique 3 vitesses transmet le couple aux roues arrière. La vitesse de pointe est de 160 km/h. La version 1600 SSS développe 109 ch pour un poids à vide de 930 kg.

La 510 est disponible en berline 2 ou 4 portes, station-wagon ou, uniquement au Japon, en coupé 2 portes. Katayama, directeur de Nissan USA est ravi, voici enfin une voiture vendable en Amérique. Il en écoule 40'000 la première année, détrônant la Toyota Corona du record de la voiture la plus importée. La 510 marque le début du succès de Nissan outre-pacifique. C'est l'une des Nissan qui s'est le mieux vendue dans le monde et qui a réellement fait décoller les ventes mondiales. Ce n'est pas son style de carton à chaussure ou ses caractéristiques techniques extraordinaires qui sont à l'origine de son succès, c'est surtout son prix de vente sans concurrence.

Ce qui a fait de la 510 une voiture mythique, ce sont ses performances en compétition. La 510 se retrouve sur les circuits, à côté des Fairlady, tant au Japon qu'aux Etats-Unis. Pete Brock de BRE engage des 510 en SCCA sur la côte ouest et Bob Sharp Racing les fait courir sur la côte est. De nombreux pilotes passent derrières le volant de la 510, comme l'acteur Paul Newman, au tout début de sa carrière. BRE remporte la SCCA Trans Am 2.5 en 1971 et 1972 avec une 510.

Sa carrière en rallye est également remarquable, aux mains de l'équipage Herrmann/Schuller, une 1600 SSS (P510) gagne le 18^e East African Safari Rally en 1970. Arrivés avec 51 minutes d'avance sur le deuxième équipage à bord d'une autre 510, Herrmann et Schuller remportent la victoire absolue de l'épreuve et donne à Nissan un titre de constructeur.

Ce rallye, réputé comme le plus dur du monde, a mis à rude épreuve les concurrents puisque sur les 91 voitures au départ, seules 19 atteignent l'arrivée. Et parmi celles-ci on compte 6 Bluebird !
La paire Herrmann/Schuller réitérera l'exploit l'année suivante à bord d'une 240Z.

Grâce à tout ces succès, chaque millésime suivant reçoit des améliorations intérieures et extérieures jusqu'à son remplacement en 1972. En 5 années d'existence la 510 s'est vendue à plus de 400 000 exemplaires à travers le monde.

610

La 4^ème génération arrive en 1971, appelée Nissan 610, Bluebird U ou encore Datsun 160B/180B. Elle a bien perdu de son punch au profit du confort, même si le moteur est disponible en 1600 et 1800 cm³, elle a gagné en poids.

La version sport SSS est toujours d'actualité et participe à de nombreuses compétitions au côté des 240Z dans l'écurie de Bob Sharp notamment, et dans les rallies africains également.

810 / 910

Il n'y a pas de Bluebird 710, cette désignation appartient à la Violet (Datsun 140J/160J). Les générations se succèdent, en 1976 la 810 ou Bluebird 1800 ou Datsun 160B/180B, survit au choc pétrolier, elle est sure et économique. Plus lourde que ses concurrentes, la campagne publicitaire met l'accent sur sa solidité. Dès 1978, la 811 adopte des optiques rectangulaires.

Puis arrive la 910 en 1979 cette Bluebird devient Maxima en Amérique du nord. Une version 2 l. injection se vend au début des années 80 puis une Turbo.

U11 / U12 / U13 / U14

En 1983 elle devient une traction avant (U11). Peu de temps plus tard un moteur V6 est disponible. Les générations suivantes sont 1987 (U12), 1991 (U13) et 1996 (U14).

La Bluebird disparaît en 2001. Elle est remplaçée par les Nissan Maxima, Teana ou Sylphy selon les marchés.