L'histoire de la 3000GT est une aventure conjointe entre Mitsubishi et Crysler. Le constructeur américain présente le prototype Dodge Intrepid en 1988. C'est un coupé 2 portes d'allure sportive avec une ligne très fluide. Basé sur un châssis de Dodge Daytona l'Intrepid est équipée d'un moteur 4 cylindres 2,2 litres et 225 ch.
En 1989, au salon de Tokyo, Mitsubishi dévoile la HSX, prototype de la 3000GT, future voiture ultra‑sportive devant remplacer la Starion. Elle reprend des innovations testées sur le concept HSR-II ainsi que son moteur V6.
Puis en 1990 débute la commercialisation d'une automobile exceptionnelle, la Mitsubishi 3000GT (GTO pour le Japon) et de son clone la Dodge Stealth. Les deux autos sont identiques, la 3000GT descend directement du proto HSX et la Stealth ne s'en différentie que par des détails extérieurs : les phares et les prises d'air latérales qui rappellent l'Intrepid. La mécanique commune est purement japonaise. Si la 3000GT est diffusée sur le marché mondial, même aux USA, tous les exemplaires sont fabriqués à Nagoya (à part les moteurs fabriqués localement jusqu'en 1993). Elle se positionne en concurrente directe de la Toyota Supra, la Nissan 300ZX et la Mazda RX‑7. La 3000GT arrive en même temps que la Honda NSX de Nissan mais elle est proposée moins chère avec des performances supérieures.
Elle possède beaucoup de technologies innovantes pour son époque. Dénommé Active Aero System par Mitsubishi, des ailerons avant et arrière s'ajustent automatiquement en fonction de la vitesse. Au delà de 80 km/h, le béquet arrière s'incline de 14 degrés et le spoiler descend de 7,6 cm. La voiture est alors plaquée au sol, les ailerons ne revenant à leurs positions originales que lorsque la vitesse redescend en dessous de 50 km/h. L'Active Aero peut être désactivé par le conducteur en appuyant sur un bouton au tableau de bord. La Dodge est dépourvue de ce système et possède un autre aileron en forme de boomerang à la base de la lunette arrière.
Les quatre roues sont motrices et directrices. Au dessus de 50 km/h, un système hydraulique à piston transversal permet de faire tourner les roues arrières de 1,5 degré maximum pour aider à conserver une parfaite stabilité lors de changement de voie sur la route. La tenue de route est exemplaire et l'auto peut encaisser une accélération latérale de 0.9 G en courbe.
Le châssis monocoque en acier est équipé de quatre suspensions indépendantes dont le réglage de dureté est commandé électroniquement par le pilote. Elle est équipée de série avec les vitres électriques, la direction asservie et le verrouillage central. Les options comprennent l'ABS, le cruise control, la climatisation automatique...
Le moteur est un V6 à 60o de 3 litres, ou 2972 cm3 pour être précis (6G72) avec injection électronique. Plusieurs préparations sont disponibles pour les différentes versions de 3000GT/GTO/Stealth.
Le moins puissant n'est vendu qu'en Amérique du Nord sur la Dodge, c'est un SOHC 12 soupapes de 166 ch SAE à 5500 t/min. Cette version est une traction avant sans les roues arrières directrices.
La 3000GT de base (FWD) est équipée de culasses DOHC 24 soupapes. En version atmosphérique, on dispose déjà de 225 ch JIS à 6000 t/min, la zone rouge étant à 7000 tours. Une version SL est identique, elle possède juste des options en série comme l'ABS.
En haut de l'échelle se situe la VR4 (4WD), le moteur DOHC reçoit deux turbos munis de deux échangeurs air-air (intercooler). La puissance est de 300 ch SAE à 6000 t/min (280 ch JIS pour la GTO japonaise) et le couple de 415 Nm SAE à 2500 t/min (427 Nm JIS).
La transmission intégrale est composée d'une boîte 5 vitesses Getrag (ou en option d'une boîte automatique à 4 rapports), d'un viscocoupleur central et de deux différentiels dont celui du train arrière qui est à glissement limité. La vitesse maximum est limitée volontairement à 250 km/h (180 km/h JDM). Le 0 à 100 km/h est exécuté en 5,9 secondes malgré les quelques 1700 kg que pèse la voiture.
Une autre caractéristique de la 3000GT est son échappement à géométrie variable. Pour les modèles américains, une valve ouvre un autre silecieux au dessus de 3000 t/min moteur, ce qui a pour effet de modifier le son de l'échappement.
Victime du tuning, beaucoup de 3000GT sont transformées en monstre de la route. Son moteur est réputé robuste en endurant. Plusieurs firmes spécialisées proposent des accessoires permettant de doubler sa puissance.
La 3000GT est vendue neuve entre 25'000 et 45'000 dollars aux Etats-Unis, ce qui lui donne l'avantage par rapport à ces concurrentes.
Le millésime 1994 voit sa tenue de route encore améliorée avec la tendance au sous-virage diminuée. La VR4 reçoit une nouvelle boîte Getrag 6 vitesses et son moteur gagne quelques chevaux pour atteindre 323 ch SAE. Esthétiquement la proue et la poupe sont redessinées, les phares escamotables disparaissent. L'intérieur est aussi mis au goût du jour et accommode deux airbags. A la fin de l'année se sont 15'230 exemplaires de 3000GT qui ont été vendus depuis le début de sa commercialisation.
Une surprise attend le public au salon de Los Angeles, en janvier 1994. Une version Spyder de la 3000GT est exposée. Au mois de mai suivant elle est essayée par la presse. Le toit rigide en matière plastique se replie dans le coffre en appuyant sur un bouton. C'est le premier coupé‑cabriolet de l'ère moderne. Le mécanisme est contrôlé électroniquement par des capteurs et un ordinateur embarqué. Il faut 30 secondes pour que la cinématique s'opère complètement.
Une série de châssis est spécialement préparée par Mitsubishi à Nagoya avec des renforts de caisse et expédiée chez ASC (American Sunroof Corporation), à Long Beach, Californie. ASC est un spécialiste de ce genre de transformation. Le toit est coupé et toute la partie arrière supérieure de la voiture est modifiée. Un grand capot actionné par des vérins bascule en arrière pour permettre au toit de se glisser dans le coffre. Un autre bouton permet d'ouvrir ce capot sans actionné le toit pour accéder à ce qui reste de l'espace à bagage.
Le Spyder est dépourvu du système Active Aero et les deux sièges arrières sont encore plus petits que dans la version originale. Vendue aux USA par le réseau Mitsubishi dès 1995, le Spyder est disponible en version SL (FWD) avec boîte automatique ou VR4 (4WD) avec la boîte 6 vitesses manuelle. Le supplément de prix d'environ 20'000 dollars par rapport à une Coupé a découragé plus d'un acheteur. Le Spyder est abandonné à la fin de l'année suivante avec malgré tout une production de 1618 voitures, 741 SL et 877 VR4.
1996 marque également la fin de la Dodge Stealth. Il faut dire que la Viper et son V10 américain de 500 ch se vend plutôt bien depuis son introduction en 1992.
La 3000GT gagne en luxe en 1996, l'intérieur est gainé de cuire et un système d'ouverture et fermeture des portes à télécommande est de série. Ce dernier fait aussi office d'antivol et une fonction Panic permet de verrouiller tous les accès par un simple bouton.
En 1997, l'aileron est modifié, l'Active Aero n'est plus de mise. Dès 1998, la SL et la VR4 sont équipées d'un toit ouvrant électrique vitré.
Les ventes ne se portent pas bien, mais c'est pire chez les concurrents. Les supercars japonaises disparaissent toutes de la scène internationale à la fin de cette décennie. Exit les twin‑turbo comme la Supra, la RX‑7 et la 300ZX. Malgré un ultime lifting en 1999 la 3000GT est retirée du catalogue en 2000. Pour ce dernier millésime, la VR-4 reçoit un aileron haut perché sur le coffre, des jantes de 18'' et un bouclier avant redessinée plus agressif et qui facilite le montage d'un intercooler frontal.
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Dodge Intrepid 1988 |
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Mitsubishi HSX 1989 |
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Mitsubishi 3000GT 1990 |
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Dodge Stealth 1991 |
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moteur Mitsubishi 6G72 |
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Mitsubishi 3000GT 1990 |
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Mitsubishi 3000GT 1990 |
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Mitsubishi 3000GT 1994 |
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Mitsubishi 3000GT Spyder Concept
salon de Chicago
1994 |
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Mitsubishi 3000GT Spyder 1995 |
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Mitsubishi 3000GT 1997 |
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Mitsubishi 3000GT 1999 |
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Mitsubishi 3000GT 1999 |
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