Au lendemain de la Guerre, le pétrole est rare et rationné, mais l'électricité suffisante. Le gouvernement japonais est prêt à subventionner des projets de véhicules électriques.
Fuji Precision Industrie est né de l'éclatement de Nakajima Aircraft, Son propriétaire, Shōjirō Ishibashi, un homme d’affaire et politicien qui a créé l’entreprise Bridgestone en 1931 et dont il est le président, reçoit une subvention du gouvernement pour développer un véhicule électrique. La Tokyo Electric Car Company est créée à cette fin.
Ryoichi Nakagawa, concepteur de moteurs chez Nakajima Aircraft, dont notamment celui du Mitsubishi "Zéro", fameux chasseur de la Guerre du Pacific, en devient le chef ingénieur. Avec lui, environ 200 anciens employés de Tachikawa Aircraft rejoignent la nouvelle société. Parmi eux, deux autres ingénieurs: Tamatsu Toyama, ancien responsable du département prototype devient directeur de Tama, et Jiro Tanaka, ingénieur et designer apporte ses compétences à la réalisation du projet.
Une usine près de la rivière Tama abrite la construction de deux prototypes en 1946 (EOT-46). Basés sur des camions Ohta, les batteries sont logées sous le plateau de chargement et un moteur électrique prend place à l'avant.
L'année suivante un nouveau prototype (EOT-47) reçoit une carrosserie originale, c'est un pickup. Puis la production du Tama débute la même année sous le nom de Tama E4S-47-I: Electric 4Sièges 1947 et modèle Initial.
C'est une voiture à 2 portes et 4 places de 3 m de long. Elle est propulsée par un moteur électrique de 36 V et 3.3 kW (4,5 ch) placé à l'avant. Les batteries au plomb de 40 V sont disposées dans le châssis qui est en partie en bois. Le plancher est assez élevé mais l'espace intérieur est suffisant. Avec un poids de plus d'une tonne, l'autonomie est de 65 km et la vitesse maximum de 35 km/h.
Une version Pickup
(EOT-47-2) 2 places est également réalisée. Avec une capacité de charge de 500 kg.
Une manette au tableau de bord permet de moduler la puissance fournie au moteur. Deux positions font office de "boîte de vitesses". Un levier sous le tableau de bord permet d'inverser la marche. Une pédale d'accélérateur et le frein sont au plancher.
Elle est utilisée comme taxi, les améliorations successives allonge son autonomie. La Tama remporte les honneurs aux tests de performance menés par le ministère du Commerce et de l'Industrie en 1948.
En 1948, le modèle est remplacé par la Tama Junior, une mini-berline à 4 portes de 3,6 m de long. Son autonomie est de 130 km et sa vitesse maximum de 45 km/h.. Par la suite la Tama Senior est encore un peu plus grande et est munie d'un moteur électrique de 6 ch. L'autonomie passe à 200 km pour une vitesse max de 55 km/h.
En 1949, la société devient Tama Electric Car Company. Les Tama sont fabriquées jusqu'en 1950, on ne connait pas le nombre d'exemplaires construits.
Le début de la Guerre de Corée en 1950 marque un tournant pour Tama. Le pétrole devient accessible alors que le plomb triple de prix. Tama se met à l'élaboration d'une voiture à essence. Un modèle Pickup est modifié avec un moteur à explosion (E8) 4 cylindres en ligne de 760 cm3.
Une Senior est modifiée avec un moteur essence conçu par Fuji Precision Industries. C'est un 4 cylindres en ligne OHV de 1484 cm3 accouplé à une boîte 4 vitesses. Il est tout droit copié de celui de la Peugeot 202. Ce prototype réalisé en 1950 devient la première Prince Sedan de 1952. Fuji Precision Industries devient alors Prince Motor Company qui sera englobé par Nissan en 1966.
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Le premier Tama EOT-47 avec ses concepteurs, 1947 |
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Tama E4S-47-I, 1947 |
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Tama pickup EOT-47-2, 1952 |
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Tama Junior, 1948 |
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Tama Senior EMS-48, 1948. Jiro Tanaka tout à gauche et son chef, Tamotsu Toyama, tout à droite |
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Tama prototype 1950 |
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