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Aloha Wanderwell au Japon

1924

 

Histoire de l'automobile au Japon

Préhistoire
  1603-1868 A l'ère Edo
  1868-1897 Restauration Meji
  1898-1909 A l'aube du XXe siècle

Premières automobiles
  1902-1922 Les débuts, avant 1923
  1923-1929 Années 20
  1930-1939 Années 30
  1930-1939 Protectionnisme

La Guerre
  1937-1945 8 ans de guerre
  1945-1949 L'après-guerre
  1945-1949 Redémarrage
  1949 M.I.T.I.

Croissance
  1950-1959 Années 50
  1960-1969 Années 60
  1970-1979 Années 70
  1980-1989 Années 80
  1990-1999 Années 90

Le miracle économique japonais
  Le boom Izanagi
  Chocs pétroliers / Accords Plaza
  Eclatement de la bulle

Keiretsu
  Structure pyramidale
  Cas de l'industrie auto
  Déléguer pour se protéger
  Changement de paradigme

Implantation à l'étranger
  La conquête de l'Amérique 1
  La conquête de l'Amérique 2
  Le vieux continent / l'Asie

Années 2000
  Contexte économique
  Contexte social
  Production

Années 2010
  Catastrophes en série
  Dette et démographie
  Production

Annexes
  Palanquin
  Pousse-pousse
  Voitures à chevaux
  Lignes ferroviaires
  Tramways
  Nihonbashi
  Panhard & Levassor
  Locomobile
  General Motors
  Ford
  Tamagawa Speedway
  Salon de Tokyo 1954
  Tremblement de terre de 1891
  Tremblement de terre de 1923
  Tremblement de terre de 1995
  Tremblement de terre de 2011
  Japanese Gentlemans Agreement

 

Surnommée la Amélia Earhart de la route, Aloha Wanderwell a vécu une vie hors du commun. Aventurière, cinéaste, pilote d’avion, elle a côtoyé les grands de ce monde et est entrée dans le livre Guiness des records. Elle a mené sa vie d’une manière décidée en restant libre et authentique.

L’histoire commence avec Walter Wanderwell (né Valerian Johannes Pieczynski en Pologne). C’est un jeune aventurier qui se fait appelé Captain Wanderwell. En 1919, il a déjà pas mal bourlingué, durant la première guerre mondiale, il est arrêté et emprisonné en Atlanta, suspecté d’être un espion allemand. A sa sortie en 1918, il épouse Nelll Miller. A eux deux, ils créent le "Work Around the World Educational Club" (WAWEC) afin de promouvoir la paix dans le monde. Il veut organiser une course automobile autour du monde. Les équipes en compétition devront parcourir le plus grand nombre de kilomètres possible à bord de Ford Model T tout en répandant des messages pacifistes. Mais en 1922 Nell et Walter se séparent. Alors en route à travers l’Europe, le Captain se met à la recherche d’une nouvelle secrétaire qui puisse conduire, filmer et qui soit prête à voyager.

Une petite annonce est publiée dans un journal parisien : « Offre tour du monde à une jeune femme chanceuse ayant cerveau, esthétique et cran… Recherchée pour joindre une expédition ».

Idris Welsh, une étudiante canadienne en séjour dans un couvent de Nice, répond à l’annonce. Elle est grande, blonde, libre, parle plusieurs langues et a déjà pris des cours de conduite. Elle a un goût certain pour l’aventure, hérité de son père décédé prématurément. A cette époque, il n’y a pas beaucoup d’occasion de sortir des chemins battus pour une jeune femme, c’est une opportunité de voir du pays. Captain Wanderwell pense qu’elle peut faire l’affaire et l’engage comme mécanicien/cinéaste dans la « Wanderwell Expeditions ». Malgré ses 17 ans, sa mère l’autorise à partir pour autant qu’elle change son nom. C’est ainsi que Aloha Wanderwell va conquérir le monde. La fameuse expédition va durer 5 ans et traverser 43 pays, en parcourant plus de 600 000 km à bord d’une Ford T de 1917.

De la fonction de secrétaire, Aloha n’en fait pas usage, elle n’hésite pas à se mettre en avant et devient l’image de l’expédition Wanderwell, autant son auréole que son inspiratrice. En quelque sorte, elle s’improvise directrice de la communication de cette petite entreprise que devient la "Wanderwell Expeditions". L’équipée comprend du staff et des moyens. Au moins trois voitures ont été utilisées, merci à Ford, et plusieurs personnes accompagnent le voyage, comme sa sœur Margaret Hall, dite Miki. Walter conduit une voiture, Aloha une autre, qu’elle surnomme « Little Lizzie ». La jeune femme devient pilote, traductrice, couturière, ambassadrice de bonne volonté, actrice, écrivaine, cinéaste… Cela ne remet en rien le côté authentique de l’aventure, avec ses surprises et ses déboires, de même que la vocation pacifique de l’épopée. A l’image de son épique géniteur, le fabuleux voyage revêt différentes apparences au gré du parcours, ici c’est une course automobile internationale avec ces Ford spécialement équipées, ailleurs, c’est une mission pour la paix sur roues avec ses soldats en habits de style militaire.

Toutefois il faut financer le voyage. Travaillant devant et derrière la caméra, Aloha réalise une dizaine de films et de nombreuses photographies. Elle présente également ses « récits de route » dans les théâtres qui se présentent sur son chemin. Elle se met en scène et anime ses aventures avec brio. Elle rayonne à l’écran et électrifie le public des salles où elle conte ses histoires. On relate que sa prestance est remarquable, elle est décrite comme étant intelligente, vive et infatigable, tout en restant humble. Elle captive son public avec les yeux brillant d’une passion contagieuse pour l'aventure personnelle.

Aloha a parcouru des contrées qu'aucun homme ou femme occidental n'avait vus auparavant. Au cours de leur voyage, lorsque l’essence était introuvable, ils ont utilisé du kérosène, des bananes écrasées pour graisser le différentiel et de la graisse d'éléphant mélangée à de l’eau pour remplacer l'huile dans le moteur. En Inde, ils ont recours à des bœufs pour tracter l’auto à travers les berges boueuses et les rivières. Elle se fait offrir Chango, un singe qui devient la mascotte de l’équipe. En Chine en 1924, lorsque la guerre civile a rendu impossible l'achat de carburant, des ouvriers ont tiré la voiture sur 120 kilomètres…

Après être entrée en URSS et s’être rendue à Vladivostok, l'armée soviétique l'a nommée colonel honoraire pour «avoir été la première demoiselle à piloter une automobile en Sibérie».  Au fil des kilomètres, les Wanderwell deviennent populaires et leur célébrité les précède. Arrivé au Japon, toujours en 1924, une foule les accueille et les accompagne dans des défilés et des cérémonies officielles avec des dignitaires. Aloha y devient une vedette. Ils en profitent pour monter leurs images dans un vrai studio de cinéma à Kyoto.

De retour en Californie en 1925, Walter est arrêté et inculpé de traite des blanches. C’est en fait une machination organisée par son ex-femme pour lui extorquer de l’argent. Blanchi, il divorce et se marie avec Aloha, ils auront deux enfants.

Par la suite elle devient aviatrice et vol au-dessus du Mato Grosso, au Brésil, à la recherche de l’explorateur Percy Fawcett, disparu en tentant de trouver une cité perdue. Elle ne retrouve pas l’explorateur mais elle est la première à filmer le peuple Bororo d’Amazonie.

Ses aventures, généralement réelles, parfois imaginées, souvent romancées, ne manque pas de piquant et enchantent l’auditoire. Des anecdotes palpitantes aux contes séduisants, elle sait comment charmer son public. Parmi les nombreuses histoires qui lui sont attribuées, on raconte même qu’elle a servi au combat dans la Légion étrangère française.

Au début des années 30, les Wanderwell achètent une ancienne goélette qui servait au trafic de rhum. Amarrée à Long Beach, en Californie, elle doit leur permettre de traverser le Pacifique pour atteindre Tahiti. Malheureusement, En 1932, alors que le bateau est paré à lever l’ancre, Walter est assassiné dans sa cabine d'un coup de feu. Plusieurs suspects sont auditionnés mais le crime ne sera jamais élucidé. Le Captain avait certainement pas mal d’ennemis capables de lui faire la peau. Aloha se remarie l’année suivante avec Walter Baker, un ancien caméraman de la WAWEC. Ensemble, ils continuent à voyager et produisent des films jusqu’en 1942. Aloha s’est éteinte en 1996, à l’âge de 89 ans.

Le thème de sa vie était l'aventure, qu’elle a sans cesse recherché dès qu’elle a été en âge de prendre ses propres décisions. Elle est entrée dans le livre Guinness des records en tant que première femme à conduire autour du monde. Durant sa vie, elle a visité 80 pays et n’a cessé de promouvoir le voyage et la paix dans le monde. Ses films sont des témoignages conservés aux archives des études humaines du Smithsonian Institute.

Aloha était une femme courageuse qui vivait la vie de manière authentique, valorisant l'aventure et les voyages plutôt que d'autres rôles plus traditionnels réservés aux femmes de l'époque.

 
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Le team du Wanderwell Expeditions

Aloha et Walter Wanderwell arrivent au Japon

Aloha et le singe Chango

Quelque part au Japon

Embarquement à Osaka pour Hawaï

 

Références:

alohawanderwell.com Aloha Wanderwell, site officiel
nytimes.com Aloha Wanderwell, Explorer and Filmmaker
timescolonist.comm Aloha Wanderwell: Driver and Photographer
wikipedia.org Aloha Wanderwell

 

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